Vers Palerme (3/4), Naples – Messine

21.08.2000 – Villa S. Giovanni – Originally uploaded by cercamon

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Vers Palerme (2/4), Rome – Naples

Lundi 21 août 2000

8:30.- Dans le train Rome-Palerme, à la sortie de Rome (nous venons de passer une petite station appelée « Divino Amore »).

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Vers Palerme (1/4), Vintimille

Dimanche 20 août 2000

Vintimille, 21:50.- Le train n’était pas à Nice, il a fallu prendre un TER, bondé, jusqu’à Vintimille. Un train moderne, à plusieurs niveaux mais plus que plein, celui de huit heures qui a attendu jusqu’à neuf heures moins le quart pour démarrer. Et à Vintimille, gare obscure, chaleur moite, des odeurs d’Asie, des voitures sales, peinturlurées, taguées, mal signalées. Ma voiture 598 s’est transformée (je l’espère) en 498. « Non riservato » d’après les petits panneaux. Je m’en fous, j’ai une couchette en bas. Un jeune couple français me rejoint, le type a un air Tom Cruise et elle est une grande noire sculpturale aux yeux vagues de Marie-Jo Perec et un accent parisien un peu voilé. Ils viennent de Nîmes, et plus récemment de la voiture 98 (eux aussi ont leurs places réservées sur la 598). Lire la suite

Baker Street

En milieu de soirée, vers les dix heures, comme nous finissions nos cigares, la conversation se fit languissante. De son fait, m’a-t-il semblé – et la suite l’a plutôt confirmé. Il parut tout à coup plongé dans une méditation intempestive. Il considéra la cendre de son cigare le visage soudain ouvert et rêveur, hochant lentement de la tête puis il déposa ce qui restait de cigare sur le cendrier et se leva décidément. En me souriant il me dit qu’il montait se coucher mais que cela ne nous chassât pas (j’avais la veille excessivement loué le cognac qu’il nous avait servi). Et que si nous avions besoin de quelque chose, le maître d’hôtel n’avait pas l’habitude de s’endormir tôt et avant minuit nous étions sûrs de le trouver éveillé. Se tournant vers le docteur puis brièvement vers moi, il nous souhaita une bonne nuit. Nous l’entendîmes monter l’escalier. Le docteur nous resservit à chacun un cognac et je lui dis que j’avais trouvé au grand homme l’expression de quelqu’un qui vous quitte pour aller retrouver une femme. « Plus la mélancolie. » fit-il en reposant le flacon sur la table basse et je l’approuvais en silence. « Il y a bien une femme, reprit-il, mais c’est la vieille Annamite toute fripée qui a été sa nourrice et qui couche dans une petite chambre toute étroite à côté de la sienne. C’est là qu’elle lui prépare sa pipe d’opium vespérale. Il reste parfois un peu chez elle à causer en vietnamien puis il rentre dans sa chambre qui communique directement avec celle de la vieille. »

la montagne

Il dit: « Je pars dans la montagne. »

On lui répond: « Ne pars pas dans la montagne: la montagne est pleine de mauvais esprits, de démons et de nains. »

L’ombre a envahi les rues mais au bout de celle-là, où des fanions striés pendent devant les fenêtres, le soleil couvre d’or la montagne. Sur la gauche les chênes, bouclés comme des anges, montent en troupeaux jusque très près du sommet (je pense alors à Jason et à la lointaine Colchide).

Il demande: « Les as-tu vus? Ou connais-tu quelqu’un qui les a vus? »

On lui répond: « Personne n’est jamais redescendu de la montagne qui y ait passé la nuit. »

Puis les voix deviennent discordantes, chacun porteur, semble-t-il, porteur de son propre morceau de vérité, on parle des cris qui s’entendent certaines nuits, ce qu’a raconté un berger, les effets curieux de la lumière de la lune…

Lui, un peu rêveur, parle et désigne la montagne: « Ce qui est vrai, c’est qu’en ce moment les vents là-haut, autour du sommet, se livrent une furieuse bataille, à nous invisible, tandis qu’ici, dans les rues de la ville, l’air est en parfait repos. »

Dans la montagne vivent des ermites farouches qui s’enfuient à l’approche des hommes, rodent des loups et quelques ours. Des malfaiteurs aussi parfois s’y cachent. Mais il y a aussi, ça et là, des ossements humains blanchis et menaçants.

Lorsque la lumière de la pleine lune baigne les prés râpés là-haut, près du sommet…

cabane (2)

C’est toujours ainsi: un moment du temps, une lumière, une température, une humidité, un moment, quelque chose d’intérieur aussi, une distance du sommeil, un état du ventre, un moment de la digestion, un goût de la bouche. Un arrangement de traces, de restes. Et c’était un commencement. Il était sorti sur le seuil de la cabane et regardait la première lumière matinale emplir la vallée, comme descendue, lentement coulée des montagnes sur les pointes desquelles le soleil avait d’abord cassé la nuit. La lumière était rose et dorée et elle lui semblait refléter la chair de l’endormie, de l’encore endormie derrière lui, dans l’obscurité de la cabane. Lire la suite

Clôture (vision)

Elle s’approche très près de lui et il voit sa bouche entr’ouverte et ses lèvres trembler. Lire la suite

Alpha 366

Les espaces froids nous vont bien. Ils sont déjà un peu la nuit interstellaire.

Il n’y a qu’une image de la Terre à la Taverne des 2 lunes où nous nous arrêtons souvent le soir avant de regagner nos quartiers d’habitation. Lire la suite

Arles, appartement

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commentaire pour « Gabriel »

Gabriel.

C’était au début de mon séjour d’un an au Canada. J’étais arrivé le premier septembre, fin octobre j’étais installé, et là, au bout du monde, loin de l’Europe, je me suis trouvé un temps comme spectateur de ma propre vie, éloigné de ses lieux habituels (lieux peuplés, de personnes, de passions, d’enjeux, de spectateurs aussi), je me suis senti éloigné également du temps habituel, du déroulement de ma vie.

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