C’était au début de mon séjour d’un an au Canada. J’étais arrivé le premier septembre, fin octobre j’étais installé, et là, au bout du monde, loin de l’Europe, je me suis trouvé un temps comme spectateur de ma propre vie, éloigné de ses lieux habituels (lieux peuplés, de personnes, de passions, d’enjeux, de spectateurs aussi), je me suis senti éloigné également du temps habituel, du déroulement de ma vie.
Gabriel
Gabriel (septembre)
À son premier réveil, à cause de l’obscurité de la chambre, Gabriel sut que le ciel était couvert. Sa compagne dormait profondément, couchée sur le ventre. L’air était tiède, doux, silencieux. Il se leva, enfila rapidement les jeans et le col roulé qu’il portait la veille et sortit de la chambre.
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Gabriel
Il le regardait et n’était pas sûr de ce qu’il voyait. Il avait neigé de gros flocons mous vers le matin. Les masses de nuées noires et compactes dérivaient à présent vers l’intérieur. Et le premier rayon de soleil traversa le double vitrage. Une sonate de Scarlatti passait à la radio, comme tous les matins à cette heure-ci, depuis leur arrivée du moins.
débâcle
LE SOLEIL diffuse à travers une couche nébuleuse uniforme et ténue. La mer était agitée mais la traversée se fit sans danger. Au matin le brouillard ne cache plus l’île sur l’horizon. Lire la suite