D’un instant seul, un trait de temps, quelques minutes de nuit, ce n’est pas un blason de toi que je veux faire, c’est tracer les limites et le plan et bâtir les structures, les parois d’un séjour éternel auprès de la blondeur de tes cuisses. Encercler, dessiner, délimiter, souligner les linéaments, articuler quelques instants de nuit. Car, comme le vol s’élève, le ciel devient nuit, se purifie de la blancheur qui le faisait jour.
(Car, si la pureté du ciel est condition de l’illumination des objets terrestres, alors ce sera le ciel le plus sombre, le plus nocturne…)
C’est volant assez haut que nous trouvons en-dessous de nous par un regard oblique le ciel non pas comme une coupole ou une cape mais comme une enveloppe lumineuse, une chair translucide, comme un fourreau, un édredon de poussière d’argent, comme une auréole enfin de bénédiction et d’élection parmi tous les corps spatiaux qui poursuivent leurs courses elliptiques et infiniment répétées dans la nuit éternelle.