Tout en haut le ciel, et dans le ciel, ou peut-être faut-il dire sur le ciel, le texte, les caractères à l’encre très noire, qui ne sont pas le paysage et pourtant qu’on attend là et qu’on serait désappointé de ne pas trouver. Souvent d’ailleurs plusieurs textes, de mains différentes, et aussi les cachets à l’encre rouge et grasse.
Le ciel est vide, gris ou blanc, tout juste parfois occupé de dégradés ou de taches. Les nuages sont plus bas, entre les montagnes. Si la terre est obscure et le ciel lumineux, les montagnes aux sommets aigus sont lumineuses et obscurs les nuages chargés de pluie.
Sur un rouleau il y a toujours: le ciel (le météorologique), les montagnes, l’eau, la terre, le végétal (sous ses deux formes: arbre et herbe) et l’homme (sous ses deux formes: l’animal homme et la maison). Plus précisément, sur un rouleau (vertical) il y a: en haut le ciel (lumineux), en bas la terre (obscure). Autant et peut-être plus que la terre ne perce la dense atmosphère, le ciel pénètre dans les interstices de la terre. C’est qu’en haut de la terre il y a les sommets des montagnes et qu’en bas du ciel il y a nuages et brumes.
Les sommets montent plus haut que les nuages, là il n’y a presque plus de différence entre le ciel et la terre, on est dans le domaine du lumineux. La brume descend plus bas que le pied des montagnes, là il n’y a presque plus de différence entre le ciel et la terre, on est dans le domaine de l’obscur. Tout le reste prend place à la surface du sol, sur la limite entre le ciel et la terre. Mais sur le rouleau tout cela est dans le domaine de la terre.
Mais, dit un autre, sur le rouleau tu ne vois que la surface de la terre, rien de sa profondeur, alors que ton regard a traversé l’épaisseur de l’air lumineux pour percevoir la surface des choses.

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