À Ravenne le temps est couvert et j’ai mal à la tête. Il fait lourd. Je crois je transpire un peu, mauvaise sueur, aigre. Envie d’un café. Nous cherchons un café.
Je me souviens d’une rue assez large, presque déserte. Le ciel est gris et bas. Il fait pourtant clair. Les rues sont vides. Nous n’avons pas encore bu de café. La brique encore mais bien différente de ce qu’elle est à Sienne, plus sombre, plus rouge. Je me souviens d’une rue assez large, presque déserte. Plus loin des maisons avec des jardins, comme si nous étions dans les faubourgs. Mais je ne suis pas sûr: une rue assez large, presque déserte et de très larges trottoirs. Des façades décolorées et plates sauf un balcon au-dessus de la porte. Un palais de briques en retrait et un ou deux mètres sous le niveau de la chaussée, plat comme un décor de théâtre.
Je regarde le plan de la ville dans le guide Michelin pour tâcher de me rappeler le déroulement exact des deux heures passées à Ravenne. Mais impossible. D’ailleurs le plan de la ville est très confus, les rues souvent courbes, rarement orthogonales. Il me faudrait voir le plan du Guide Bleu, je crois que c’est sur lui que nous nous sommes guidés. Je relis aussi mes notes, il n’y a à peu près rien sur Ravenne. J’essaie cependant de rappeler mes souvenirs: Nous ne nous sommes pas arrêtés à Sant’Apollinare in Classe à l’aller. Ou plutôt, nous nous sommes arrêtés, nous sommes allés jusqu’à la grille de la Basilique mais elle était fermée.
Nous avons garé la voiture sur une petite place du quartier nord, non loin de San Vitale. Nous avons visité San Vitale, arrivés par une rue pavée et sans trottoirs. Clarté. Ensemble monumental bas, rouge, sur une pelouse verte. Touristes américains ou canadiens, pas d’Italien. Puis le mausolée de Galla Placidia, rempli d’un échafaudage. Nouvelle frustration. Puis le baptistère des Ariens.
Après ça se brouille.