sud

C’est une maison à cour intérieure dans ce qui fut un faubourg. L’homme rencontré se tient dans la chambre du fond de la cour. Malgré le soleil et son reflet sur le carrelage, la chambre est sombre.

De là, de l’embouchure, pour trouver il faut, pour trouver les montagnes, traverser, remonter le fleuve, traverser tout le continent.

Tu peux aussi faire du cabotage, revenir en suivant les côtes vers le sud. Le paysage que tu côtoies change, la terre devient plus sèche, de grandes plaines d’herbe où passent des troupeaux de bœufs et les bouviers qui tiennent de longues piques, de grandes villes.

Continuant ainsi tu trouves la montagne, au bout. A l’extrême sud, à la pointe du continent.

La chambre donnait sur la cour par une porte sur le milieu du mur, entre deux fenêtres à persiennes. Les persiennes étaient tirées contre les fenêtres, ce pourquoi l’intérieur était si sombre. La porte, elle, était ouverte.

Ou bien c’était le contraste, de quitter d’un coup l’éblouissement de la cour. Donc, le seuil passé, c’était d’abord cette obscurité, et la fraîcheur aussi. Ensuite on distinguait le dessin des persiennes sur le mur de droite (la chambre est orientée vers l’ouest, je l’ai remarqué et je me suis dit qu’elle devait être glacée le matin), le dessin des persiennes, lignes parallèles de soleil que déformaient les couteaux.

Et le vieil homme assis à gauche, dans un fauteuil, immobile, au moment où il prononçait en français quelques mots de bienvenue, et puis: « Vous avez regardé les couteaux, ils sont à présent mes livres. »