Giovanna

l’herbe épaisse et tendre
un plan et un soleil qui semble neuf et l’arc
tendu d’un arbre en fleurs
aussi une ombre mélangée un tamis de lumière
je m’étonne
une annonce
à nouveau ?

mais

Giovanna Giovanna ton pas
glisse à nouveau sur la dalle ou le pré émaillé
Giovanna pauvre ombre, pauvre et belle, belle et pauvre lumière
retournerais-tu ?
ton pas glisse ton pied nu
dédaigne, innocente, pierre aiguë, épine, branche et serpent glisse comme ce nuage bientôt noir là-haut
le village que le soleil fait luire comme une vieille armure
le village rose et gris glisse sur le plan d’herbe et le versant opaque et noir comme sont les cyprès et ton profil qui se perd. Est-ce ça
qu’il m’en faut entendre, que les amis d’où tu viens se lassent de m’attendre ?
se dissipent peu à peu se dispersent et s’en vont
parce que je ne sais plus peindre