la mer ainsi d’abord mets la quille aux brisants
de ce bateau noir de cette coque goudronnée
et prends l’âme au corbeau les ailes de son corps
plane sur l’océan divin la mer vineuse la boue de mort
et au loin jusqu’à l’île entre les fleuves de sang
au ciel pur avant que n’y plane la fumée des holocaustes
oiseau
mets la quille aux brisants
- met la quille aux brisants
- la mer ainsi au commencement
- prends l’âme du corbeau trickster
- l’âme du corbeau id est ses ailes id est
- les ailes de son corps
- et plane forth on the godly sea
- see those mighty walls where ends
- cet océan divin là
- mer vineuse boue pourrissante
- prends l’âme du corbeau les ailes de son corps
- et plane sur l’immense vase où pourrissent les
- corps au loin jusqu’à l’île الجزيرة
- entre les fleuves de sang l’île au ciel pur
- avant qu’y montent les fumées des holocaustes
Bali à la radio
Radio: à Bali des coqs tout le temps sur la bande son. J’imagine des maisons à grands toits, avec des galeries sur le devant, sur pilotis, perchées au-dessus de rues couvertes de gazon. D’herbe verte où se promènent les crêtes rouges des coqs. Et les hommes en sarongs et chemisettes, un calot sur la tête. Voilà ce que j’imagine. Je m’y verrais bien, presque comme je suis, tapant sur mon clavier, avec les cris des coqs dehors, des chansons de variétés aux inflexions arabes et chinoises, aigres, dans un poste de radio non loin. Mais sur le soir, plus loin, du côté du temple, le son d’un gamelan. Le gamelan, doux et énervant, que je ne peux écouter que mhashish, alors, c’est comme l’eau fraîche d’un torrent qui coule à travers moi.