Phénoménologie du divin (tentative)

L’expérience du divin est celle de la connaissance pure, de la connaissance sans objet. Dans cette expérience se donne l’identité de la connaissance et de l’amour. La connaissance sans objet est simultanément amour. Le nom de Dieu est ce qui vient se donner comme origine dans cette expérience. Il vient alors nommer l’objet de cet amour (en même temps que son origine, son sujet, son agent, sa cause). Dieu devient ainsi objet dans cette expérience mais cet objet, comme tel ne préexiste pas à l’expérience, il en découle. (D’où le danger: peut voire doit préexister à l’expérience un objet imaginaire qui est celui formé pour soutenir le nom de Dieu hérité de la tradition.) Dans l’expérience du divin se donnent simultanément la connaissance pure, l’amour pur (qui se donne à lui-même son objet comme lui-même) et la pure connaissance de soi comme non objet et identité avec le divin (phénoménologiquement la conscience simultanée de l’inexistence objective du moi et de son éternité du fait de son identité avec la connaissance et l’amour purs): Tat tvam asi. Où l’on peut reconnaître les trois vertus théologales: la foi comme connaissance pure, anobjective, et non croyance (en un dogme, un ensemble de propositions), la charité: l’amour pur, prêt à l’accueil, et l’espérance, soit la perspective d’un salut comme réalisation de l’unité avec le divin.