En arrivant dans cette maison – je n’y étais encore installé que par un matelas futon posé sur le carrelage de la pièce qui serait ma chambre – je me suis dit que j’emménageais au Paradis sans le mériter, de sorte que je me suis senti l’habiter en étranger, en métèque, autorisé à en jouir des délices que de manière limitée, par tolérance et en fonction du travail que je fournirais à son profit.
Cet été-là (cela ne m’est apparu que rétrospectivement, à comparer ce premier été à ce que furent les suivants) fut particulièrement habité d’insectes étranges et remarquables, qui donnèrent au lieu, que je découvrais et apprenais à connaître dans ses détails, une allure exotique, tropicale. Je me souviens en particulier d’une sorte de grosse sauterelle (ou criquet), ronde, avec des couleurs pastel de pâte d’amande: rose, verte et bleue.
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