Les chauves-souris tournent autour du vieux mûrier, je ne les vois que lorsque leur vol saccadé se détache sur le ciel jaune-vert-gris de cette jeune nuit d’été pluvieuse. Mais je peux entendre le frottement de leurs ailes velues au milieu du feuillage.

La pluie a cessé, c’est une douce pluie, gentille, « gentle », je pense, « a gentle rain », une gente pluie, tiède et lente. Le ciel s’éteint doucement, la nuit est encore longue à venir en ce début juillet. Des bruits de gouttes dans le tilleul comme je remonte l’escalier, cigarette fumée, pour retourner dans ma chambre, la pluie recommence ou bien ce sont les gouttes de l’averse précédente qui tombent d’une feuille sur une autre plus bas. La pluie n’était pas violente, cette gente pluie, elle n’a pas forcé son passage jusqu’à terre et s’attarde dans le feuillage du tilleul.

Je suis remonté de Nice à moto sous la pluie. J’ai cru calculer mais je me suis trompé et j’ai eu de la pluie sur tout mon trajet, ma remontée de la vallée du Paillon. J’ai craint d’être trempé mais non, à peine mouillé. Douce pluie. Tiède et lente.