L’image des tours

Ma première mission en Azerbaijan, en novembre 2001, je crois, c’était peu après les Twin Towers.

On avait regardé les images des tours, des avions, des éruptions de fumée sur ce ciel bleu, cette lumière nette, dans un bar au-dessus d’un terrain de tennis, à Bordighera ou San Remo, au-dessus de la mer, sous un ciel aussi bleu et aussi net. Nous avons regardé ces images à l’intérieur, nous étions entrés boire un café. L’intérieur du café était sombre et avec les autres, quelques hommes, des ouvriers, nous avons regardé en buvant notre café ces images qu’on aurait cru, tout le monde l’a dit, tout de suite, sortie d’un studio hollywoodien. Et lorsque nous sommes sortis de l’obscurité du bar, sous ce soleil de septembre, nous avons cligné des yeux comme au sortir d’une salle de cinéma. J’ai regardé le terrain de tennis en contrebas, vide et fermé par de très hauts grillages, et la mer qui scintillait derrière, pas bien assuré du plan de réalité d’où nous venaient les images que nous venions de voir sur le trop petit écran de télévision accroché sous le plafond du bar.