Je regardai sa peau avec quelque chose comme de la haine. Sa peau anormalement blanche. Les parties de mon corps que je n’expose pas au soleil sont blanches, je les ai toujours vues blanches mais en sa présence, ce n’était plus blanc qu’elles m’apparaissaient, elles m’apparaissaient grises, sales. J’étais assis torse nu au bord du bassin, arrêté. Et elle descendait les marches, nue, me tournant le dos. Je regardai ce dos si blanc, son dos si blanc, elle avait de l’eau à mi-mollet, ses fesses. Puis comme si quelque chose qui avait été retenu derrière mes yeux tout à coup trouvait le chemin de mon cœur, je sens une aspiration dans ma poitrine, semblable à une douleur, aussi insupportable qu’une douleur mais sans douleur, ou comme un coup: je sens mes yeux se mouiller de larmes, tous mes membres se tendre. Je serre les poings et les mâchoires. Elle se penche en avant pour tâter l’eau sans presque plier les genoux. Et moi je saisis mon sexe à travers la toile de mon pantalon. Des mots parlent en moi : « ce sont des chiennes éhontées ». Je suis en colère, bouillant de haine, j’agrippe mon sexe et je le branle deux trois mouvements. Je lève les yeux et d’un regard circulaire j’embrasse le vaste paysage de sable: il est vide, tout à fait vide, comme un paysage de rêve, pas un paysan et pas un Franc.
Je hais les Francs qui baisent des femmes si blanches. Ces hommes sans virilité qui laissent leurs femmes exposer leurs parties intimes au soleil de l’Égypte (mais je ne l’ai pas dit : j’ai entrevu des mèches couleur de flamme entre ses cuisses, sous la chair blanche de ses fesses). Elle asperge d’eau ses bras. Le paysage est vide, comme un paysage de rêve. Au loin vers le levant les falaises sont trouées de tombes comme autant de niches d’un colombier. Il n’y a tout autour de nous que le sable stérile. Il n’y a rien, que ce bassin d’eau stérile, cette Européenne aux cheveux rouges et à la peau blanche qui asperge ses bras et descend d’une marche encore, l’eau enserre ses cuisses, et moi qui suis assis en haut des marches plein de violence immobile, égaré.
J’ai couché une fois avec une putain noire. Je me souviens de sa peau, comme elle était différente de la mienne. Je ne parle évidemment pas ici de la couleur mais de la texture. La peau de cette femme blanche est tout autant différente, sèche et soyeuse.
Il n’y a rien, que ce bassin d’eau stérile. Le soleil au milieu d’un ciel vide. Le soleil, son rayon traverse mon œil. En un bond je suis sur elle, j’enserre sa taille de mon bras droit, ses fesses fraîches contre mes cuisses et de la main gauche je saisis mon sexe, prêt à le guider. Je saisis mon sexe de la main gauche, du creux de ses reins. Sans un mot elle se débat mais ses gestes sont lents, sont lents. Je lui parle en arabe, les mots sortent en arabe de ma bouche, je lui dis : « tu es une chienne et je vais prendre mon plaisir de toi comme d’une chienne ». Oui je vais prendre son âme et je la répandrai sur le sable comme de la pisse, lorsque j’en aurai fini avec elle, il ne restera plus d’elle qu’un morceau de viande à forme de femme blanche et rousse que j’assoirai sur le sable et son âme coulera de son cul avec mon sperme. Elle se débat, lance vers moi en arrière ses bras, saisit les miens pour les écarter d’elle mais ses gestes sont lents et sans force.
D’un coup de rein je la soulève. Elle envoie sa tête vers l’arrière et son crâne frappe ma lèvre qui éclate. Le sang. Ses cheveux noient mon visage. Encore une fois sa tête frappe ma bouche. De la main gauche j’ai pris sa cuisse gauche et je la soulève ainsi. Je bois le goût de mon sang, ses cheveux se mélangent avec mon sang et ma salive. J’ai plié mes genoux, mes jambes, mes cuisses sont fortes. J’ai pris sa cuisse gauche, bien en arrière, je la plie vers son ventre et je soulève ainsi son corps d’un coup de reins. J’avance mon visage dans ses cheveux jusqu’à sa joue que je renifle. Je la tiens à présent bien serrée du bras droit, elle hoquète, et j’ai repris mon sexe de la main gauche. Je voudrais l’enculer mais mon sexe trouve son sexe. J’appuie le gland contre l’anus, je force un peu mais je glisse, je trouve les plis de son sexe, je donne un coup et je pénètre. Je vais te tuer, je vais te tuer. Nous titubons en haut des marches du bassin. Je mords sa joue, mon sexe brûle. Elle se débat, ses gestes sont rapides et forts, ses cris déchirent le paysage. Ses gestes sont forts mais je suis vissé en elle et je mords sa joue si fort que je sens mes dents entamer sa chair et un nouveau goût de sang emplir ma bouche. Nous tombons en avant et son visage heurte la marche au-dessus de nous. Je suis sur elle et je la baise, l’eau est rouge autour de sa tête. Je tire par les cheveux sa tête hors de l’eau. Mes reins ma queue travaillent son ventre. Je jouis, sa tête éclate contre la marche, je la détruits.
Le soleil est au milieu du ciel comme un trou. L’excès de ma haine m’a délivré. Elle descend encore deux marches en aspergeant ses bras.