Aguirre

Aguirre ou la colère de Dieu, deux scènes. Celle dont je me souvenais, la dernière, le radeau qui flotte au milieu du fleuve vers l’embouchure et les saimiris, Aguirre seul qui parle au singe, mais celle qui me revient à revoir le film tout à l’heure, c’est la première, la descente des Andes vers la forêt sur une pente presque verticale et les Indiens en costumes andins, les esclaves. Et entre les deux, juste les rives vertes du fleuves, les arbres immémoriaux et l’humidité, la poisse et le sang, la sueur et l’intrigue, et le renoncement, le long du fleuve trop lent trop chaud la chaleur, la moiteur, la sueur et le sang, et les rives vertes et opaques des grands arbres et des lianes des grands arbres qui s’entrelacent et qui les attachent et les herbes hautes, le long de la rive, un mur vert presque impénétrable et des formes parfois qui courent à travers les arbres qui apparaissent à l’occasion de telle ou telle ouverture étroite et sombre dans le mur vert qui borde le cours boueux du fleuve et la mort, les flèches. Ce long ennui mortel et désespéré cette molle folie, comme un long rêve de fièvre entre la descente de la montagne et l’ouverture de l’embouchure.