demeures divines

Nous sortions du café sur la place du village de Berre. Le soleil, qui éclaire encore le village lorsque toute la vallée est recouverte d’ombre, le soleil ce soir était d’hiver et ne chauffait pas.

Le soleil qui à notre arrivée éclairait encore les façades au bord du village, à ce moment avait disparu derrière la chaîne du Férion.

A notre droite, vers le nord, au-dessus du panorama bruni par l’étalement de la nuit, les vallées, les croupes, les crêtes, les baux, noirs les morceaux des forêts, les premières éminences, les cols, tout ce monde des premiers mouvements des Alpes, déjà gagnés par la nuit sous un ciel épuisé à travers quoi poussaient déjà quelques étoiles, nous avons vu, au-dessus de la nuit, dans une lumière rose et mauve qui y semblait chez elle, éternellement, les neiges du Mercantour. Les demeures divines…

Les demeures divines au-dessus des champs de pierre.

A quoi j’ai souvent pensé pendant nos marches en montagne: au-dessus des forêts qui sont, avec leurs mousses, leurs cascades, leurs odeurs et leurs ombres, l’image de la vie mondaine de la chair, des plaisirs et des égarements, les pâturages arides qui représentent le premier temps de l’ascèse, la purification, pénible parce que le corps n’a pas encore trouvé le deuxième souffle, puis les lacs et au-dessus des lacs le paysage minéral, les champs de pierre, les paysages lunaires où la terre a quitté son vêtement de vie pour prendre la semblance de ses consœurs planètes, on est alors au-plus près du ciel, les étoiles brillent comme des diamants et l’espace entre elles est de la plus pure ténèbre, l’image de la connaissance intellectuelle qui retourne son regard vers la création.

Une réflexion sur “demeures divines

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