A 22:30, ma jeune protégée nous laisse pour aller tâcher de prendre le Brahmaputra Mail. Je quitte à mon tour la salle d’attente une demi-heure plus tard. Le quai 3 est couvert de gens qui attendent le Magadh Express. Je cherche des yeux un contrôleur, je cherche aussi un bout de banc où je pourrais m’asseoir. Prévenu par le souvenir de mes errements de Hazrat Nizzamuddin, ma gare de départ à Delhi, j’essaie de prévoir où s’arrêtera ma voiture. J’aperçois sur le quai de l’autre côté des voies ma jeune protégée debout aux côtés de deux nouveaux de ses compatriotes, le BM n’est pas encore arrivé. Je lui souhaite mentalement un bon voyage et retourne à mes affaires.
Un porteur m’avise et me propose de s’occuper de tout pour 30 roupies, regarde mon billet, me trouve une place où m’asseoir. Une dame en sari donne à manger à ses enfants. Je vois arriver le BM. Le ME arrive à 23:30. Mon porteur est là, prend mon sac et mon billet, je le suis, il trouve facilement ma voiture, je reprends mon sac, lui donne ses 30 roupies, il m’en demande 10 autres que je lui refuse et je monte.
Les lits sont bien équipés mais la climatisation est glaciale et la veilleuse bleue me donne l’impression d’être rangé dans le compartiment congélation d’un frigo.
J’ai attaché mon sac avec la chaîne que Zaza m’avait laissée à Delhi et je m’enveloppe la tête dans le shahtush. Avant de m’endormir je songe que je n’ai vu aucun occidental dans la gare, aucun non-indien depuis mon départ de Taj Ganj que quelques Japonais.¶