Le Monastère (3/5), Westermann

Le troisième jour il pleuvait. Je m’étais accoudé à la fenêtre au bout du couloir et j’observais vaguement la forêt au-dehors. Flush survint alors. Cet escalier et ces paliers lui rappelaient le château de Nuremberg, en particulier une galerie extérieure, partie couverte du chemin de ronde, d’où l’on voyait la Dürerhaus. Il me demanda ce que j’étais venu faire ici. Je répondis partiellement en expliquant que j’étudiais des calligraphies que possédaient les moines. Il m’annonça que les paysans s’étaient regroupés, ce que je savais.

Westermann nous rejoignit. Il venait du salon où la nouvelle était commentée. On débattait de l’éventualité d’une attaque. Huit ans auparavant les paysans avaient voulu détruire le monastère mais n’avaient pas seulement osé y entrer. D’où Westermann tenait-il ça? réponse évasive. Cette fois leur mouvement semblait plus spécifiquement dirigé contre la noblesse. Feig allait partout répétant que les nobles serviraient de prétexte à une attaque et que les moines devraient les jeter dehors.

Deux jours passèrent. Persuadé que les paysans s’empareraient bientôt du monastère, je demandai à Flush s’il n’avait pas l’intention de partir. Il répondit que non et ajouta qu’il ne risquait rien.